• La tribunal des référés de Paris a rendu son jugement : un parti, en l'occurrence, l'UMP, est autorisé à se rebaptiser "les Républicains." Si l'ancien Président Nicolas Sarkozy s'est félicité de cette décision de justice, il s'agit bien là, d'un problème qui dépasse les clivages politiques...

    Nicolas_Sarkozy

     

    Malin, Nicolas Sarkozy...Peu après le jugement, qui a enthousiasmé l'actuel président de l'UMP, ce dernier, a, de suite, accusé François Hollande d'avoir été le maître d'œuvre de cette opération anti "Les Républicains".  Ou comment, l'ex-Président tente de manipuler le futur électorat, en politisant cette bataille sémantique...1  Expliquer, donc, en filigrane, qu'il s'agit là d'un avant-goût de 2017 et d'une première défaite de l'actuel Président François Hollande... Pourtant, François Hollande ne s'est jamais engagé contre la nouvelle appellation "Les Républicains."

    D'ailleurs, les politiques et citoyens qui ont lancé l'action judiciaire, pour empêcher l'UMP de se rebaptiser "Les Républicains", ne sont pas que socialistes.  Ils viennent de tous bords : citoyens non encartés, mouvements politiques (y compris certains très critiques contre l'actuel gouvernement socialiste), juristes et, aussi, des socialistes. Nicolas Sarkozy le sait très bien.

    Il sait aussi qu'en rebaptisant l'UMP en "Les Républicains", il crée la confusion dans les esprits des citoyens. Il a déjà débuté cette entreprise démagogique, aidé aussi par ses cadres qui reprennent les formules "choc", pour embrouiller les futurs électeurs. Dans un discours du 22 avril, Nicolas Sarkozy lance ainsi : "Nous sommes des républicains avant toute chose, les socialistes sont d'abord socialistes." Un populisme repris par le député UMP Laurent Wauquiez le 21 mai à Rillieux. Diantre ! Cela signifie donc que les Socialistes ne seraient pas aussi Républicains que les élus de Droite ? Quelle bêtise ! Sans atteindre la loi de Godwin, n'oublions pas que certains grands noms de la résistance, socialistes, (Jean Moulin, Jean Zay, etc.) ont défendu la République parfois au prix de leur vie. Oui des socialistes ont voté les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain, en 1940, mais n'était-ce pas là aussi le cas de la Droite de l'époque ?

    Également, peut-on dire aujourd'hui que François Hollande a rasé la République pour mettre en place un modèle socialiste anti-républicain ? Il est vrai que nous sommes dans une société où, depuis 2012, les travailleurs font des semaines de 15h, où la démocratie a été détruite, où l'État a repris la main sur le marché , où Evo Morales est notre principal partenaire politico-économique, etc. Soyons sérieux...  

    Depuis deux siècles, la France a pour particularité d'avoir construit sa République sur les bases de la démocratie. Les soubresauts historiques (retour de la monarchie, fondation d'Empires, etc.) ont permis in fine de redéfinir une République plus forte. C'est pourquoi la France a cette définition si particulière de lier la République avec la démocratie. S'accaparer le terme "République", avec un parti s'intitulant "Les Républicains", revient ainsi à distinguer ceux qui défendent ou non la démocratie. Perspicace, Nicolas Sarkozy est intelligent : l'objectif est évidemment de tromper l'électorat en l'implorant de soutenir le parti "les Républicains", censé représenter les seuls démocrates et républicains de la scène politique. Une méthode brutale et insidieuse... En outre, irrespectueuse pour les autres formations républicaines de gauche à droite.

     

    N'oublions pas que la République Française est "une et indivisible" selon notre constitution, et que personne ne devrait se permettre de la diviser. La diviser, c'est tenter de diviser la France sur ses principes fondamentaux. C'est aller contre l'Histoire. C'est aller contre le peuple, la Nation.

     

     

    1. «Les gens qui ne sont pas courageux, qui n'ont pas de conviction, pas de colonne vertébrale essaient de gagner sur le tapis vert, devant les tribunaux, ce qu'ils n'arrivent pas à gagner avec le peuple de France» Nicolas Sarkozy, le 26 mai, meeting au Havre.

     

    Article disponible sur le site des jeunes du MRC : http://www.jeunes-mrc.fr/Combattre-l-appropriation-Les-Republicains--plus-qu-une-bataille-ideologique_a88.html

    Et sur le site du MRC 92 : http://mrc92.fr/index.php/2015/05/combattre-lappropriation-les-republicains-plus-quune-bataille-ideologique/


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  • Chaque ministre y va de sa réforme(tte) pour s'inscrire dans l'histoire : X. Darcos, C. Allègre, J. Lang, etc. Des réformes qui durent parfois quelques mois, quelques années... La nouvelle réforme "collège 2016," de Najat Vallaud-Belkacem, dont les programmes restent à finaliser, provoque déjà des remous. Quel est, en effet, l'intérêt de couper des heures d'histoire, de français ou de mathématiques alors que les inégalités du savoir acquis augmentent ? 1

     

    Non, la réforme "collège 2016" "ne s'attaque pas aux fondamentaux." C'est ainsi que la ministre de l'éducation, Najat Vallaud-Belkacem, a tenté d'éteindre un début d'incendie dans un tweet daté du 3 mai. Pourtant lorsque l'on regarde de près, à quoi pourrait ressembler le futur emploi du temps d'un collégien, les matières fondamentales sont bel et bien attaquées. Prenons l'exemple d'un élève de 5e 2 : Un peu moins de français et de mathématiques pour faire place aux EPI. Voilà l'innovation : les EPI, Enseignements Pratiques Interdisciplinaires ! Il s'agit là de croiser plusieurs matières dans l'une et de proposer à l'élève un projet collectif. Vague... D'autant plus que cet hybride ressemble fortement aux heures de projets en lycée professionnel ou aux célèbres TPE (travaux personnels encadrés) pour les 1res des séries générales. Ces deux dernières matières ont une utilité critiquable dans le système éducatif tant d'un point de vue des élèves que des professeurs... les EPI, une mauvaise recette qui existe donc déjà, sous une autre forme en lycée, et qu'on tente de lancer au collège.<o:p></o:p>

    C'est bien la nouvelle évolution de notre éducation qui est donc à repenser. Que veut-on faire de l'école ? Privilégier certaines classes sociales par rapport à d'autres ? Car si le savoir fondamental (histoire, français, mathématiques) n'est pas appris à l'école, ceux qui auront un capital culturel - comme le disait Pierre Bourdieu - auront évidemment un certain avantage par rapport aux autres.<o:p></o:p>

     

    Alors quelle école pour demain ?<o:p></o:p>

     

    La réforme "collège 2016" semble être la continuité d'une déchéance éducative.<o:p></o:p>

    Actuellement, il y a une remise en cause du redoublement3, de la notation4, de l'autorité professorale (cela mérite d'ailleurs un chapitre entier), etc.<o:p></o:p>

    Dans certains lycées, le plus souvent professionnel, des élèves arrivent (le plus souvent des adolescents issus des classes sociales les plus faibles) sans comprendre une question simple et sans rédiger une réponse sans faute d'orthographe. Il ne s'agit pas là de démagogie. Il suffit de rencontrer des professeurs de banlieue parisienne (et certainement d'autres villes) et de voir les copies des élèves. Que fait-on pour enrayer cette spirale ? Les EPI, la baisse des heures des matières fondamentales, favoriser le passage des élèves en classe supérieure, augmenter le taux de réussite du bac5, etc.<o:p></o:p>

    Avant de créer une école devenue "branchouille" où le sport et les EPI ont pratiquement plus d'importance que l'histoire ou les mathématiques, l'Éducation ne doit-elle pas s'attaquer à quelques points évidents ?<o:p></o:p>

    - Les sureffectifs dans les classes<o:p></o:p>

    - Maintenir et renforcer les matières fondamentales, comme l'histoire, permettant l'acquisition d'un savoir républicain.<o:p></o:p>

    - Dédoublement de ces disciplines : faciliter l'apprentissage à travers des effectifs réduits.<o:p></o:p>

     

    Tout le monde s'accorde de gauche à droite de l'échiquier politique, en passant par les rapport PISA : l'École française est en crise. Malheureusement la réponse donnée est un nivellement par le bas, pour des raisons qui semblent plus idéologiques que réfléchies. Les Français ne demandent pas aux ministres de ne pas agir mais d'agir avec discernement.<o:p></o:p>

     

    Jonas 

     

    <o:p></o:p>

    nvb

    Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Éducation nationale depuis août 2014

     

     

     

     

     

     

     

    1. Outre la mauvaise position de la France par rapport aux autres pays, les rapport PISA dénoncent régulièrement l'écart social de notre système d'éducation<o:p></o:p>

    2. bien illustré par un article du "Parisien" : http://www.leparisien.fr/espace-premium/actu/la-nouvelle-journee-des-collegiens-en-2016-10-04-2015-4679689.php<o:p></o:p>

    3. « Cela fait des années qu'il est avéré que le redoublement est assez inefficace pédagogiquement parlant, qu'il est démotivant pour les élèves et par ailleurs qu'il est coûteux », Najat Vallaud-Belkacem, le 23 septembre 2014<o:p></o:p>

    4. Proposition du jury mené par Benoît Hamon à la Conférence nationale sur l'éducation. Najat Vallaud-Belkacem a eu le courage de renoncer à cette mesure.<o:p></o:p>

    5. Pour le bac général : en 1960, le taux de réussite était de 69%, il était de 90.9% en 2014. Pis, en bac technologique, en 1960, le taux de réussite était de 57.7%, en 2014, il était de 90.6%<o:p></o:p>

     

    (Article également disponible sur le site des jeunes du MRC : http://www.jeunes-mrc.fr/A-quoi-joue-t-on-avec-l-education-La-reforme-du-college-2016--une-enieme-erreur_a86.html)


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  • Passer de 22 à 13 régions apporterait, selon la majorité présidentielle, un gain financier et une puissance politique. Dit comme cela, on peut se dire qu'effectivement les petites régions rurales ont tout à gagner avec la nouvelle réforme. En réalité, ce projet ne sera ni bénéfique pour les citoyens, ni pour l'Etat qui cherchait à grappiller quelques deniers en temps de crise. Explications.

    Des économies, vraiment ?

    Le 1er ministre, Manuel Valls, l'affirme : "cette réforme est incontournable."

    Pourtant, si le gouvernement espère des économies avec la fusion de régions, et, par conséquent, des compétences et des élites, c'est tout l'inverse qui se produira.

    Un article du "Huffington Post" du 16 janvier 20141 apporte un élément de réponse :

    Certaines compétences des départements passeront aux régions (et ce, pour simplifier les domaines et champs d'activités du "fameux" millefeuille territorial). Cela aboutira évidemment à un alignement salarial des agents qui travaillent pour les collectivités. Dans notre système cela reviendra à aligner les agents les moins bien rémunérés vers "le haut." Une chance peut-on se dire pour nos agents. Pas forcément, puisque pour subvenir à ses nouveaux besoins, la collectivité régionale devra forcément se doter d'une fiscalité. A l'heure, où les collectivités territoriales doivent justement se passer d'une bonne partie de l'Etat pour répondre à la solidarité de la dette française, la fiscalité passera par un impôt sur les citoyens.

    Egalement, le budget alloué à la région représente environ 2% de la dépense publique (soit environ 28 Mds euros). Une goutte d'eau. L'Etat recherche donc à rationnaliser l'action publique là où les manœuvres de réductions des marges sont extrêmement réduites.

     

    Le think tank libéral, IFRAP (L'Institut français pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques ) est pourtant optimiste :l'Etat peut réaliser des économies à hauteur de 2 milliards d'euros par an...Seule condition et non des moindres, quasiment impossible à réaliser : "que la future gestionsoit calquée sur celle de la région la moins dépensière, actuellement, celle des Pays de la Loire."2

    Des économies de bouts de chandelles qui risquent aussi de se transformer en dépenses non prévues. En effet, la fusion de régions signifie la rationalisation de l'action publique et la centralisation de la décision politique. La "super-région" devra contrôler, gérer et amener du personnel (élus, fonctionnaires, etc.) en un même lieu qui engendrera automatiquement un coût (difficilement chiffrable aujourd'hui).

    Une réforme qui rompt le lien avec le citoyen

    Le Front National a actuellement le vent en poupe. L'une des raisons tient à la contestation du politique par le citoyen (tous pourris, l'élu coûte cher, perte de confiance, etc.). Sociologiquement, les meilleurs scores du Front National sont acquis dans les territoires ruraux. La nouvelle réforme souhaite agrandir les régions et les cantons. Un tel projet éloigne le citoyen de l'élu censé le représenter. En effet, le conseil général qui administre la politique d'un canton, en lien souvent étroit avec les intercommunalités, a de réels effets sur la vie quotidienne du Français. L'élu du conseil général a une présence sur son territoire. Dans les zones rurales, il s'agit souvent d'une personnalité connue de toutes et de tous. Passer d'un canton qui regroupe, par exemple, une dizaine de communes avec une densité de 10 000 habitants, à un canton de trente communes d'une densité de 30 000 habitants, aura des effets directs sur l'action publique. Le "super-canton" ne pourra concentrer toute son action politique sur les 3 cantons et certaines villes ou gros villages seront privilégiés.D'autant plus, en cette période de disette où les collectivités locales doivent se serrer la ceinture.

    Cette réforme a surtout été pensée par une vision parisianiste de l'action publique.Paris ayant sa spécificité (le conseil de Paris administrant aussi bien la commune que le département), le politique n'a pas la même relation avec le citoyen que dans les territoires ruraux. La réforme a été conçue pour le "Grand Paris"  : Permettre à Paris d'être une super puissance publique lui permettant notamment de "gouverner" la politique de la petite couronne.

    Quelle réforme ?

    Les professeurs en administration publique sont certainement unanimes : le millefeuille territorial français est d'une immense complexité. Certaines compétences entre la région, le département et les intercommunalités se chevauchent (l'aménagement du territoire, les aides au développement économique de certains territoires, les aides aux associations, etc.).

    Il est évident que la problématique de la région parisienne n'est pas du tout la même que dans les territoires ruraux (liée à l'économie, aux transports, etc.). En revanche, en "province", la région peut être perçue comme technocratique loin des préoccupations locales d'un terroir. Il n'est donc pas insensé d'offrir aux départements les compétences des régions. Plusieurs difficultés peuvent toutefois découler de cette suppression. Certains départements ont besoin d'être interconnectés pour leur propre développement (comme Lyon a une influence sur l'activité économique et politique des départements voisins). Une des solutions serait donc de remplacer l'actuel conseil régional par la réunion des conseils généraux. Une mesure qui, contrairement aux "super-régions", n'empiète pas sur la puissance publique de l'EtatEt quelques économies seront réellement faites...

    Jonas

    Article disponible sur http://mrc92.fr/index.php/2014/12/pourquoi-la-reforme-sur-la-fusion-des-regions-et-des-cantons-est-une-betise-politique-contribution-de-jonas/

     

    1. http://www.huffingtonpost.fr/2014/0...

     

    2. http://bfmbusiness.bfmtv.com/france...


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