• "Hijab day", une atteinte à la République !

    Le 20 avril, des étudiants de la prestigieuse école "Sciences Po Paris" ont lancé une opération intitulée "Hijab day". Ces étudiants ont souhaité banaliser et "sensibiliser sur la question du foulard en France". Entre fond antiraciste et communautariste, cette journée marque une inquiétante réalité : la mainmise grandissante de la religion sur l'esprit laïque.

     

     

    "Hijab day", une atteinte à la République !

     

    Définition du "Hijab day" : le port du voile islamique pour une journée. 

    Ce 20 avril 2016, il était demandé aux étudiants parisiens de "Sciences Po" de porter, par solidarité, un foulard islamique, qu'on leur présentait à l'entrée de l'établissement. Plusieurs questions se posent : premièrement, comment une institution censée représenter les futures élites françaises peut-elle accepter cette entorse à la laïcité ? Des étudiants auraient-ils pu réaliser la même opération s'il s'agissait d'offrir, pendant une journée, une croix du Christ sur l'ensemble du torse ? Evidemment, au nom de la laïcité cette opération n'aurait pu voir le jour (et heureusement). Concernant le port du voile, la pression médiatique et morale est trop forte pour imposer le même modèle. On comprend bien, dès lors, qu'il y a une peur de s'attaquer à une certaine vision de la religion musulmane, par crainte d'être taxé d'islamophobe ou de raciste. Pis, le nouveau paradigme désigne ceux qui acceptent ces opérations antirépublicaines comme les chantres de l'antiracisme et de la liberté... Les fondamentalistes religieux de l'Islam ont donc gagné une petite bataille. En prônant le voile islamique dans un lieu public, où la laïcité devait être la règle, le voile est devenu le sens du combat antiraciste. Une contradiction que certaines associations antiracistes ont l'air d'accepter. 

    Il s'agit là, avec le "Hijab day", d'un forcing rondement mené pour imposer, aux yeux des autres, une coutume qui serait décrite comme "sympa", "totalement libre" et "fashion". Un danger pour la liberté de penser et de pensée. Par une fausse idée de liberté, on instaure le concept que porter le voile doit devenir banal et un signe de liberté. Les organisateurs du "Hijab day" ont souhaité "démystifier" le voile. Mais, le voile, qu'est-il en réalité ? Car en faisant son apologie, on évite le débat et le sens du port du voile. On évite de sensibiliser les femmes (et aussi les hommes) libres sur cet acte de soumission. Malgré le discours bancal des organisateurs du "Hijab day", le voile a bel et bien une signification et un symbole religieux, parfois politique. Selon une certaine vision de l'Islam radical, le voile a pour essence de cacher la féminité de la femme. Selon ce précepte, sans ce voile, l'homme serait soumis au vice et à la tentation du sexe faible. Sexe faible puisqu'il va de soi que la femme n'est pas l'égal de l'homme : on ne demandera pas à l'homme de porter un voile et de se cacher une partie du visage. Instituer le port du voile comme un acte de liberté est tout aussi paradoxal que d'expliquer que la femme sera plus libre si elle s'engage à le porter. On banalise le port d'un habit qui deviendrait pourquoi pas une norme pour les jeunes filles de 6, 7 ou 8 ans.

    La République, à travers la laïcité, a désigné un cadre de liberté sain. A leur domicile ou dans la rue, les femmes musulmanes ont évidemment le droit de porter le voile si elles le désirent... Comme une nonne de se promener avec ses habits... Quant à en faire la promotion ou le prosélytisme dans des lieux institutionnels, publics, républicains, la République doit dire "non" par principe laïque. Encore une fois, la liberté des uns ne doit pas empiéter sur celle des autres. En tant que catho, juif, athé, bouddhiste, je n'ai pas à subir, dans les lieux scolaires et institutionnels, la foi des autres ! Celle-ci doit rester de l'ordre du privé. Au second plan. La République engage la nation à considérer ses citoyens comme égaux. Personne n'est supérieur à cette égalité. De cette égalité, le contrat social imposé à la nation est de considérer sa citoyenneté au-dessus de toute appartenance (telle que la religion). Il n'est pas concevable de voir une école publique où tous les enfants doivent, par communautarisme, porter la kippa, la croix du Christ, le turban, le voile, etc. L'égalité supprime toutes ces appartenances pour n'identifier que des citoyens égaux.  

    En ce sens, le "Hijab day" à Sciences-Po. est une forme de racisme anti-catho-juif-déiste-athé-laïque. Il rentre dans un jeu communautariste, profondément antirépublicain.

    Petite satisfaction, peu de têtes couvertes en ce 20 avril... Les étudiants n'ont pas forcément bien ressenti le "Hijab day".

     


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