-
Auteur : Jacques Sapir, économiste. Article paru le 25 février 2017, sur son blog, "russeurope"
Jacques Sapir nous explique les conséquences du traité libre-échangiste entre l'Union Européenne et le Canada.
votre commentaire -
Il y a 12 ans déjà... 12 ans qui nous séparent de 2005 et les actuelles émeutes dans des banlieues - ou plutôt "dans des quartiers populaires" comme il est, apparemment, préférable de dire.
12 ans où la police de proximité manque toujours aussi cruellement. La droite sarkozyste (2007-2012) se disait la représentante de l'autorité... Pourtant, N. Sarkozy, lui-même, avait supprimé la police de proximité (lorsqu'il a été ministre de l'intérieur) et réduisit les effectifs des forces de l'ordre lors de sa présidence... La police de proximité n'est évidemment pas la solution à tout. Néanmoins, elle permettait d'éteindre les foyers de tension et de lier l'autorité de l'Etat avec les banlieues les plus sensibles.
Les violences de 2017 démontrent malheureusement l'échec de toutes les politique de la ville. A cet égard, la sélection des dossiers HLM fait partie des responsabilités des pouvoirs publics. En voulant réduire les inégalités, en offrant des loyers réduits à certaines populations sélectionnées, les décideurs publics ont aggravé le phénomène de "ghettoïsation". Conséquence : un regroupement des populations "socialement" en difficulté et, potentiellement, les moins intégrées. Parfois, la décision des dossiers s'est faite dans un but électoraliste. En offrant des loyers faibles à des communautés ou des citoyens, dans des régions où le logement est une préoccupation absolue, les décideurs attendaient d'eux un retour électoral... On peut donc se résoudre à cette simplicité : les politiques de la ville, depuis près de trente ans, n'ont visé qu'à attirer un avantage électoraliste, sans s'interroger sur les nouvelles problématiques de ces décisions. Car, en regroupant des citoyens démunis, qui ressentent cet effet de ghetto, qui se sentent exclus de la société, on a créé des zones où s'entretiennent et s'attisent les discours anti-France.
Ces émeutes révèlent l'échec de la communautarisation de zones, laissées à l'abandon. On a mis sous le tapis les problèmes de ces banlieues, en répondant par du moins d'Etat (écoles abandonnées, polices de proximité exsangues - voir ci-dessus, etc.) et en accordant plus d'autonomie à des acteurs officieux (les grands frères, notamment, dans l'éducation et l'autorité des jeunes au détriment des familles). Gauche et droite sont responsables. Quant au FN, son désir de répondre par le "tout-répressif" n'est pas crédible. Notre République ne répond plus à son exigence, celle d'être présente partout pour répondre aux difficultés et aux besoins de ses citoyens.
votre commentaire -
Préambule
Je place la cause de l'éducation nationale comme prioritaire. Je regrette que la plupart des candidats, à l'élection présidentielle de 2017, occulte ce thème ou le place comme mineur dans leur programme politique. Depuis quelques années, je dénonce le cap radical du quinquennat Hollande, qui a consacré la suprématie des "pédagogistes" sur la politique de l'école ("cahier noir sur l'éducation nationale" ou "la réforme du collège, une énième erreur"). Dans un article paru dans "Le Point", le 12 janvier 2017, Jean-Paul Brighelli retrace l'histoire de cette dérive, qui a débuté dans les années 80. Il met en lumière le discours de Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre et lui-même acteur de cette histoire.
Maître Jonas
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles
Suivre le flux RSS des commentaires