• Chevènement pour 2012 : Peut-il faire perdre la gauche ?

    Après 2002... 2012 ?  Ce mardi, Jean-Pierre Chevènement a annoncé la couleur au micro d'Europe 1 : "Je serai le candidat pour faire bouger les lignes." Une candidature qui fait secrètement peur au PS.

    Un Sondage secret (publié dans Le Parisien le 29 avril) mené par l'IFOP à la demande du MRC (la formation politique de J-P. Chevènement) préfigure le possible risque d'un retour au 21 avril 2002. Ainsi à la question : "Quelle est la probabilité que vous votiez pour Jean-Pierre Chevènement s’il était candidat ? » 16 % répondent favorablement (dont 21 % des sympathisants de gauche)."

    Le PS ne dit rien, ne bouge pas... en façade uniquement. Car Martine Aubry, la première secrétaire du Parti Socialiste, a déjà rencontré le sénateur du Territoire de Belfort. Mais Jean-Pierre Chevènement n'est plus aussi docile dans les négociations. En 2006, l'ancien ministre avait déjà laissé plané le doute sur une éventuelle candidature pour 2007. Avant finalement de pactiser avec Ségolène Royal et assurer, ainsi, des postes ministériels et des arrangements électoraux pour les législatives et les sénatoriales.  

    Mais déçu par les différents projets PS, notamment sur la position européenne, J-P Chevènement a envie de jouer un plus grand rôle dans le débat.  Et pourquoi pas ramener le PS un peu plus sur sa gauche... A l'heure où Dominique Strauss-Kahn semble (avec François Hollande) être le candidat le mieux placé pour le Parti Socialiste.  

    Le président d'honneur du MRC met la pression sur le PS. Alors peut-il retenter 2002, une candidature solo, sans le fiasco du résultat (JP. Chevènement avait recueilli 5.5% des voix alors qu'il était considéré comme l'un des possibles 3e homme de l'élection présidentielle) ?

    Sa position prônant le Gaullisme social rassemble le large échiquier de la vie politique française. De cette inspiration, il dénonce l'Europe telle qu'elle est aujourd'hui avec sa monnaie unique dont le niveau est surévalué. Il défend l'Europe des peuples, critique le logiciel néolibéral que le PS a accepté, etc.

    Mais Jean-Pierre Chevènement est-il crédible ? Trois doutes :

    - Tout d'abord, il a déjà fraternisé pour l'élection présidentielle de 2007 avec Ségolène Royal  qui, contrairement à ses positions, soutenait le traité constitutionnel  européen.

    - Les Gaullistes, qui étaient une grande partie de son électorat en 2002, ont depuis trouvé d'autres soutiens et notamment le mouvement créé par Nicolas Dupont-Aignan, Debout la République.

    - Enfin si Jean-Pierre Chevènement veut de nouveau être crédible, pourquoi négocier avec le Parti Socialiste ? Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre sous le gouvernement  Jospin, s'est toujours défendu d'être le coupable idéal de la chute de la gauche en 2002. Les partisans de Lionel Jospin et certains socialistes dénoncent encore amèrement la candidature de Jean-Pierre Chevènement en 2002 : il aurait fait perdre le nombre de voix nécessaire pour le maintien de Lionel Jospin au second tour. Evidemment, l'électorat de Jean-Pierre Chevènement en 2002 était loin d'être celui de Lionel Jospin en témoigne ses quelques soutiens tels que le souverainiste William Abitbol, l'historien devenu par la suite sarkozyste, Max Gallo, etc.

    Selon l'histoire du personnage politique , la légitimité de sa candidature passerait certainement plus sur la création d'un nouveau pôle républicain, avec une alliance avec les gaullistes de Nicolas Dupont-Aignan, plutôt que la tentative politicienne d'un nouvel accord électoral avec le PS.


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