• La situation grecque en Europe est révélatrice de certains positionnements politiques.  Elle révèle là-aussi le glissement vers la droite du Parti Socialiste. Un PS qui abandonne totalement sa gauche...<o:p></o:p>

                                                             roseps 

     

    De l'abandon du socialisme gouvernemental...<o:p></o:p>

     

    "Socialiste" est-il devenu un gros mot pour le PS ? En tout cas, les signaux se répètent depuis 30 ans et les contractions sont de plus en fréquentes depuis plusieurs mois. Jusqu'à l'accouchement du 2e tournant libéral d'avril 2014 posant les bases du "social-libéralisme." le Premier ministre Manuel Valls annonçant clairement ses intentions :  agir principalement sur l'offre et non la demande. Sous-entendu, il s'agit de ne plus donner directement de coups de pousse aux salariés, les plus en difficultés, mais d'offrir aux entreprises des "cadeaux" pour les convaincre d'embaucher. Il s'agit du pacte de responsabilité, une idée directement reprise de la droite libérale (nouveaux allègements de cotisations sociales et baisse de la fiscalité pour les entreprises).

     

    En accord avec cette ligne libérale, Manuel Valls avait fait voter, fin avril 2014, le programme de stabilité (gel des salaires des fonctionnaires, la baisse des aides aux collectivités locales et aux organismes publics, etc.) destiné à appliquer une rigueur budgétaire. Son aile gauche a mal, elle souffre. Mais le gouvernement dit "socialiste" n'en a que faire. Il maintient son cap et son glissement vers la droite libérale. Le "Nous n'avons pas besoin des frondeurs", de ce 23 juin, signé du patron PS à l'assemblée, Bruno Le Roux, est plus qu'une révélation. Cette déclaration ferme aussi la porte de l'aile gauche du PS, priée de se trouver un autre parti. 

     

    macronvalls

    Dans cette logique, droit dans ses bottes, le ministre de l'économie, Emmanuel Macron, fait adopter une loi, en juin 2015, qui va jusqu'à gêner le positionnement du parti Les Républicains (ex-UMP).   Une loi qui va plus loin que la droite libérale, lorsqu'elle était au pouvoir, plus loin que le gouvernement Fillon entre 2007 et 2012 (plafonnement des indemnités liées à un licenciement abusif, accepter la ségrégation sociale1, remise en cause du temps de travail, etc.). <o:p></o:p>

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    Cette loi a été applaudie par le grand patronat et le MEDEF. Une première dans un gouvernement "socialiste". 2<o:p></o:p>

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    ... À l'illusion d'une existence socialiste en Europe<o:p></o:p>

     

    Sur la politique extérieure, là aussi les entorses au clivage gauche/droite ou PS/"Les Républicains" (ex-UMP) brouillent le langage politique. Le socialisme ne semble, en effet, qu'une chimère sur le plan international. Le PS et la droite libérale ont appelé à voter tous les grands traités européens (Maastricht en 1992, traité constitutionnel de 2005) et votent , ensemble, au Parlement Européen plus de 90% des textes. Dire qu'il y a une opposition socialiste face aux libéraux et fédéralistes européens serait donc mensonger. Dès lors, il n'est  pas surprenant que le Parti Socialiste soutienne l'action du conservateur Jean-Claude Juncker.<o:p></o:p>

    juncker

     

    Jean-Claude Juncker, ex-premier ministre luxembourgeois, n'étant pas le plus socialiste des élites politiques (c'est un euphémisme), impliqué dans l'affaire LuxLeaks,4 ni le plus grand démocrate...5

     

     

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    Par voie de conséquence, les socialistes font du suivisme libéral sur la politique européenne. La situation critique en Grèce en est le plus bel exemple récent. L'Union Européenne guidée par la voix de J-C. Juncker craint le gauchiste et Premier ministre grec, Alexis Tsipras.

     

    A cette doxa se greffent le Président François Hollande et la ligne gouvernementale . Tous deux dénonçant l'attitude d'A. Tsipras, dans l'organisation d'un référendum sur l'application ou non des réformes d'austérité. Une rigueur demandée par l'oligarchique Troïka libérale (FMI, BCE, Commission Européenne), et donc soutenue par la majorité PS. Ainsi, Alexis Tsipras n'a absolument pas le soutien de la majorité du PS français.6 Pourtant le premier ministre grec est très loin idéologiquement de l'extrême gauche.7  La situation grecque en Europe donne, une nouvelle fois, crédit à la confusion gauche/droite, dénoncée régulièrement par les eurosceptiques.

     

    Alors il y a bien les frondeurs au PS (l'aile gauche)... Qui souhaitent une réorientation politique de leur parti. Ils restent divisés et certains ne luttent que sur le bout des lèvres (peut-être la peur, pour eux, de ne pas être réinvestis lors des élections législatives de 2017 ?). Le dernier congrès du PS, à Poitiers, en juin, a d'ailleurs tranché. Il donne raison à la ligne libérale avec plus de 60% des voix... Un PS, inscrit dans la nouvelle droite française. Au PS, le socialisme a vécu, il a été vaincu.<o:p></o:p>

     

    Jonas<o:p></o:p>

     

    1.  Accepter la ségrégation entre les couches sociales. La loi Macron, effectivement, enterre le grenelle de l'environnement, de 2007, qui avait l'objectif, long terme, de rendre accessible et de développer le train et la LGV. Or, la SNCF (entreprise publique) a continuellement augmenté ses tarifs, le TGV devenant un luxe, difficilement abordable pour les voyageurs réguliers (classes moyennes et inférieures) . La loi Macron approuve ces hausses de prix en développant, en parallèle, un réseau d'autocar pour les classes sociales les plus faibles. <o:p></o:p>

     

    2 http://www.sudradio.fr/Actualite/France/Le-Medef-applaudit-le-projet-de-loi-Macron et http://www.leparisien.fr/magazine/grand-angle/laurence-parisot-j-ai-voulu-recruter-macron-au-medef-14-04-2015-4692273.php<o:p></o:p>

     

    3. http://www.marianne.net/Juncker-pourquoi-les-socialistes-ne-demandent-pas-sa-tete_a242910.html et http://www.euractiv.fr/sections/elections-2014/les-chefs-detat-socialistes-choisissent-juncker-pour-la-presidence-de-la<o:p></o:p>

     

    4. http://www.rtl.be/info/monde/europe/lux-leaks-jean-claude-juncker-est-affaibli-par-de-nouvelles-fuites-682892.aspx <o:p></o:p>

     

    5. http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2015/02/02/31001-20150202ARTFIG00405-du-traite-constitutionnel-a-syriza-l-europe-contre-les-peuples.php<o:p></o:p>

     

    6. exemple avec cet article du député  PS Yves Blein http://www.yvesblein.fr/lhubris-grec/<o:p></o:p>

     

    7. À ce titre, Alexis Tsipras a toujours défendu la construction européenne. Il n'a d'ailleurs jamais souhaité la dictature du prolétariat. <o:p></o:p>

     

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